La complainte du poéte !
Etre poéte en faction,mettre la douleur en cadence,
Faire entrer l'amour dans la danse ,inciter l'homme a l'évasion,
Voila bien du zéle en bouteille, telle une grenouille en travail,
Qui s'enfle sans fin le poitrail,voulant du boeuf panse pareille,
Nous rimons ,nous rimons sans fin, dans l'espoir d'accéder aux cimes,
Mais le prosateur nous décime,d'un simple revers de sa main ,
Nous n'entendons rien a la prose, la musique des pieds nous suit,
La rime et tout ce qui s'ensuit: amour, toujours; morose, rose ;
Bonheur,malheur; tous les portraits,pour peu que l'on s'en souvienne,
Quelques vers du bon la fontaine,d'infatigables mots tout préts.
Parfois nous endossons pelure de nos anciens préts a porter,
Homériquement chapeautés,trimbalant d'antiques augures.
Combien peu liront nos pamphlets,combien peu chanteront nos rimes;
Nos édits régnent pour la frime en problématiques ballets.
Pauvres poétes que nous sommes,rimaillant de jour et de nuit !
Notre entétement nous conduit a refuser tous les axiomes .
Mais rit bien qui rit le dernier. sans nous ,la chanson ferait gréve;
Sans nous, plus d'amour, plus de réve,plus d'espoir ,plus de chansonnier
Rimons donc sans crainte ni tréve ,cramponnons-nous au cocotier...
de Graziella Hansotte..