Le retour de l'enfant prodigue !
Mon tout petit pays , voici le fils prodigue
Qui te revient heureux avec son coeur d'enfant,
Vibrant de souvenirs , oubliant sa fatigue
Et ses espoirs déçus , et le monde insolent .
La place ou j'ai joué me semble plus déserte...
Les gros chénes sont morts , de vieux amis de moins....
Mes genoux ont saigné sur leur écorce verte
Quand je grimpais aux nids là-haut .ah ! que c'est loin !
L'église me parait plus vieille, plus tassée...
Que de trous au clocher ! de lézardes aux murs !...
Le coq ne tourne plus et la croix est cassée
La cloche a- t-elle encor gardé son chant si pur ?
La tole a remplacé le chaume aux lignes douces
Ou les glaçons d'argent pendaient comme des doigts ;
Vieux chaumes ou le printemps semait parmi la mousse
Des épis égarés dans le jardin des toits .
C'est là que je venais quand descendait la brume
Pour une blonde enfant qui ne s'en souvient plus
Chercher dans l'herbe bleue une goutte de lune,
Bijoux des nuits d'été dans l'écrin des talus .
de Jean Le Fustec
Qui te revient heureux avec son coeur d'enfant,
Vibrant de souvenirs , oubliant sa fatigue
Et ses espoirs déçus , et le monde insolent .
La place ou j'ai joué me semble plus déserte...
Les gros chénes sont morts , de vieux amis de moins....
Mes genoux ont saigné sur leur écorce verte
Quand je grimpais aux nids là-haut .ah ! que c'est loin !
L'église me parait plus vieille, plus tassée...
Que de trous au clocher ! de lézardes aux murs !...
Le coq ne tourne plus et la croix est cassée
La cloche a- t-elle encor gardé son chant si pur ?
La tole a remplacé le chaume aux lignes douces
Ou les glaçons d'argent pendaient comme des doigts ;
Vieux chaumes ou le printemps semait parmi la mousse
Des épis égarés dans le jardin des toits .
C'est là que je venais quand descendait la brume
Pour une blonde enfant qui ne s'en souvient plus
Chercher dans l'herbe bleue une goutte de lune,
Bijoux des nuits d'été dans l'écrin des talus .
de Jean Le Fustec